Carnet d’étonnement : les différences japonaises #1

Nous profitons de nos deux mois à Kyoto pour faire une pause, et vous faire découvrir ce qui nous a étonné au Japon !

Circuler au Japon, bienvenue dans un autre monde

Commençons cet article par ce qui est le plus déroutant en arrivant: les transports et la circulation. La rue au Japon, c’est un peu une anarchie organisée, un joyeux bazar bien orchestré ! Laissez-moi vous expliquer…

Alors que l’on vante les Japonais pour leur respect des règles, on ne peut pas dire que cela s’applique au code de la route. Les japonais ne savent pas très bien conduire. Premier exemple, plusieurs fois, nous avons pu être témoins d’écarts brutaux causés par des voitures sur le bas-côté, redémarrant brusquement sans n’avoir jeté le moindre coup d’œil à la circulation. Autre exemple, la vitesse en dehors des villes est souvent limitée à 40km/h, mais la plupart du temps les japonais y roulent à 60 !

Bref, c’est un peu l’anarchie, mais une anarchie organisée et respectueuse ! D’ailleurs le “Merci” japonais en “langage voiture”, c’est le klaxon. Oui, le klaxon. Nous avons loué une voiture quelques jours, et en tant que Français, j’avais l’impression de me faire agresser à chaque fois qu’on me remerciait, haha !

Les piétons, eux, en dehors des zones avec des feux, traversent parfois sans même regarder s’il y a une voiture. Ils respectent par contre scrupuleusement les feux rouges, même sur un passage piéton de deux mètres, contrairement à nous qui trépignons.

Aucun respect du code de la route non plus pour les vélos, alors qu’ils sont légions dans les grandes villes, surtout à Kyoto. Les pistes cyclables sont rares, les vélos roulent alors sur le trottoir, zigzaguant fluidement entre les piétons. Quand il y a des pistes cyclables, certains ne daignent pas l’emprunter et continuent sur le trottoir, ou bien ce sont les piétons qui marchent sur la piste cyclable comme si de rien n’était.

Une piste cyclable.

Nous avons récemment fait l’acquisition d’un vélo, et nous avons récupéré à ce moment un flyer des “règles” à respecter. Nous avons bien rit :

  • Ne pas rouler sur le trottoir
  • Ne pas utiliser son téléphone
  • Ne pas utiliser son parapluie
  • Ne pas monter à deux sur un vélo

Toutes ces règles, nous voyons des japonais les enfreindre chaque jours !

Sur les vélos de la plupart des japonais, la selle est réglé très basse, ils pédalent donc quasiment tous les genoux dans le guidon. On les voit d’ailleurs souvent “tituber” à vélo quand le feu passe au vert, ou quand ils doivent éviter un obstacle. “C’est pas facile le vélo !”, soufflé-je à chaque fois à Camille d’un air amusé.

Et surtout, ici, personne ne râle, tout ceci a l’air parfaitement normal aux yeux de tous, automobilistes, cyclistes, piétons, en tord ou pas, pas un grognement ! En France, on aurait vite fait de dégainer le klaxon, et pas pour dire merci, on pesterait sur chaque voiture arrêté sur la route, sur chaque queue de poisson, sur chaque cycliste grillant une priorité. Cyclistes et piétons se détesterait et garderait farouchement leur espace du trottoir à coup de regards hostiles au mieux…

Les vélos sont tous équipés de panier, d’une béquille et d’un cadenas intégré.

Passons aux transports en commun, les chauffeurs y ont tous un micro et font très souvent des annonces. De plus ils effectuent tous ce qu’on appelle le “pointage-et-appel”, une technique de travail qui consiste à pointer du doigt et à annoncer à voix haute ce qu’ils font. Un conducteur de train voulant vérifier sa vitesse pointera du doigt la signalisation, puis son compteur de vitesse en disant : “contrôle de vitesse : 80km/h”. Cette technique qui peut nous paraître ridicule, permet apparemment d’éviter les erreurs de travail à hauteur de 85%. Le plus drôle reste les chauffeurs de bus dans les campagnes, avec leur micro-bouche et leur gants blancs, qui annoncent à chaque virage dans quel sens ils vont tourner (en chuchotant dans leur micro, faudrait pas non plus faire trop de bruit) et en faisant des signes de la main.

D’ailleurs, dans ces mêmes transports en commun, à part la voix qui annonce les arrêts, vous n’entendrez rien ! Personne ne parle ! Personne ne téléphone ! Les seules personnes qui discutent en groupe chuchotent. C’est tellement agréable.

Parlons aussi des fameuses files d’attentes dans les gares, un concept assez marrant mais aussi un peu différent de ce à quoi on est habitué. Alors, effectivement, tout le monde se met en file en attendant le train sur le quai. Quand le train arrive, tout le monde se décale de chaque côté de la porte, afin de laisser passer les gens qui sortent. Mais, après ça, le respect de la fil d’attente disparait totalement,  si vous ne bondissez pas de suite dans le train quand un semblant d’espace se libère entre les dernières personnes qui sortent, vous pouvez être sûr que 2 ou 3 personnes derrière vous vont vous gruger ! Une fois dans le train, les premiers arrivés jettent un coup d’œil éclair autour d’eux, à la recherche d’une place libre, et s’y précipitent, si par chance, ils en trouvent une.

Le reniflement japonais et les masques anti-bactériens.

Les japonais ont une vision très différente des microbes, qui est à la fois respectueuse des autres mais aussi un peu dégueu !
De fait, se moucher en public est irrespectueux, voir honteux. En effet, cela “propagerait” vos microbes. La méthode remplaçant le “mouchage” est tout à fait charmante, il vous faut tout simplement renifler bien fort, histoire de tout ravaler (un petit “itadakimasu” ne serait pas de trop) !

Le masque est porté par une bonne partie de la population, même ceux qui ne sont pas malades, de manière préventive. Ce qui est également rigolo, c’est qu’en hiver ils ont quand même tous le rhume ! Nous avons même été interviewé dans la rue par une chaîne de télé pour nous parler de la grippe. Savoir si, en tant que touriste, on s’en inquiétait et pourquoi on ne portait pas de masque (c’est terriiiible). Au final on ne sait pas trop si c’était une interview pour descendre les étrangers ou bien pour s’informer sur nos mœurs, connaissant la TV japonaise, les deux sont possibles.

Se restaurer et faire ses courses au Japon

Parlons des restaurants. Ce qui nous a surpris en arrivant est le prix des repas (un set complet revient souvent en dessous de 8€, et je parle ici d’un vrai repas copieux), mais également la vitesse à laquelle les gens entrent et sortent (ce qui explique peut-être le premier point). Une queue se forme parfois devant les restaurants aux heures de pointe, ça ne dérange personne d’attendre son tour pour s’installer et manger.

Une fois assis, on vous apporte instantanément une serviette humide pour vous “rafraichir” les mains et un verre d’eau ou de thé avec glaçons (si vous n’aimez pas boire de l’eau glaciale, c’est loupé). Les habitués commandent directement, les autres crient “Sumimasen” (excusez-moi) une fois leur commande décidée, pour que quelqu’un vienne la prendre. Une fois la commande prise, l’attente se situe entre 1 et 10 minutes.

Et donc, pas d’apéritif dans les restaurants japonais, on vous amène la plupart du temps votre breuvage en même temps que votre plat, ce qui est un peu surprenant pour les bons français que nous sommes ! Nous qui aimons nous réunir au restaurant, nous y éterniser, prendre notre temps de l’apéritif au dessert, ah et ce fameux dessert qui n’existe pas ici… Ici, il n’est pas rare de s’y rendre seul, et d’y manger un repas expéditif. L’aménagement des restaurants s’en ressent d’ailleurs, ils sont souvent beaucoup plus petits, on y trouve parfois simplement un comptoir de cinq à six places, et une ou deux tables pour deux dans le fond au mieux.

Par contre, la nourriture est excellente, et ne ressemble pas vraiment à ce que les européens imaginent (on vous voit venir avec votre poisson cru). Un plat extrêmement populaire, que l’on trouve quasi partout (sauf dans les restaurant qui ne font qu’un type de plat) sont les viandes panées/frites, comme les tonkatsu (porc pané) et les karaage (poulet frit).

Set de tonkatsu

Passons au supermarché, vous n’y verrez pas de gros caddies remplis pour nourrir une famille pendant deux semaines ! Les japonais font leurs courses quasi tous les jours. Ici, on trouve également beaucoup plus de plats ou produits tout préparé, et des portions individuelles. Ce qui en dit long sur le style de vie des japonais. Vous ne trouverez donc que des petits caddies et paniers à l’entrée des magasins, accompagnés de chariots pour les y encastrer. Et pas besoin de pièce pour prendre son caddie (voyons), qui penserait donc à en voler un ?!

Dans les magasins, les articles atteignant bientôt leur date d’expiration sont tous étiquetés avec des promotions (jusqu’à -50%), beaucoup plus qu’en France. Nous avons même trouvé un sac de bon riz de 5kg à moitié prix, revenant bien moins cher que le riz de Fukushima (forcément moins cher, on se demande pourquoi :°), autant vous dire qu’on n’a pas hésité :p ! Vers 18h, c’est l’heure de brader tous les “bentos” et autres plats pré-cuisinés en barquettes qui sont renouvelés tous les jours; vous verrez alors une foule de gens tournant autour du rayon, attendant que l’employé du magasin étiquette le produit qu’ils ont repéré, avant de se jeter dessus. Vers 19h, une autre “tournée” de promo est mise en rayon, par dessus l’ancienne promo. Ainsi, quand vous arrivez à 21h au supermarché, vous retrouverez le rayon vide, ce qui est une bonne chose pour éviter le gaspillage !

Une fois arrivé en caisse, pas de tapis roulant, mais seulement une courte table, l’hôte ou l’hôtesse prend votre panier, bip les articles un à un et les repose dans un second panier, de manière très ordonnée cette fois (bien plus que la nôtre en tout cas haha). Une fois le tout payé, il nous faut reprendre le panier, nous installer sur des tables quelques mètres plus loin, et remplir nos sacs tranquillement. C’est un système très agréable, qui évite le rush pour l’hôte ou l’hôtesse, mais aussi pour le client qui ne doit pas ranger tous ses produits à toute vitesse pour payer ensuite.

Un bon résumé : les paniers, le passage en caisse, les promotions en jaune et rouge sur les articles, et pour couronner le tout, le masque anti-bactérien !

Les maisons japonaises et leur isolation

L’isolation des maisons au Japon est catastrophique. Dans les campagnes, toutes les maisons ont des trous par-ci par-là. Et aucun chauffage central, tout se fait au chauffage d’appoint ou au poêle !

L’isolation japonaise.

Ils ont également, ce qui est assez génial mais très inconfortable pour les européens habitués aux chaises, des kotatsu. Un kotatsu est une table basse, autour de laquelle pend une couverture. Sous la table se trouve un chauffage. Y glisser ses pieds est un vrai plaisir, mais difficile de ressortir après ! Et gare aux douleurs, crampes, fourmis et engourdissements lorsque vous vous relevez après 20 minutes de repas et si comme moi, vous êtes aussi souple qu’un verre de lampe.

Repas “sous” un kotatsu. Je fais bien mine de ne pas avoir mal, vous avez vu ? Les enfants aiment bien se réfugier dessous pour se réchauffer.

Différences diverses

Les promenades canine

Les japonais ne laissent aucune trace ni odeur après le passage de leur chien. Une bouteille d’eau à la main, si leur chien venait à uriner, le maitre bien-pensant l’arroserait pour nettoyer et éviter toutes mauvaises odeurs.

La fascination pour les bâches

Pour s’assoir à l’extérieur, que ce soit sur de la terre, du sable, de la pelouse, ou même un banc, les japonais aiment bien apporter avec eux des bâches pour éviter de se salir le popotin. Lors de la floraison des cerisiers japonais, la tradition est de pic-niquer en dessous, vous verrez alors des marées d’immenses bâches bleues tapisser le sol (ce qui jure totalement avec la beauté des arbres… mais que voulez vous, le Japon est rempli de contradictions 🙂 )

Une fin d’après-midi d’avril, de beaux sakura… et une bâche bleue.

Vous trouverez également en vous promenant, un nombre incalculable de voitures garées, recouvertes de bâches. La propreté des voitures au Japon est souvent irréprochable, on comprend rapidement pourquoi.

Sentiment de sécurité

Si vous perdez un objet au Japon, revenez sur vos pas, vous avez de bonnes chances de le retrouver. Les japonais l’auront très gentiment ramassé et posé délicatement à vue d’œil pour que vous le récupériez. Camille a retrouvé ses lunettes de soleil comme ça ! Un exemple parmi tant d’autres au bord d’un chemin :

En parlant de sécurité, la peur du vol est inexistante ici. Le système de cadenas installé sur les vélos en est un bon exemple, celui-ci bloque seulement la roue arrière. Lorsque le parking des vélo n’est pas payant, comme à Kyoto, les gens laissent leur vélo où bon leur semble, sur leur béquille.

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