C’est en s’enfonçant de plus en plus dans les hauteurs de Voreppe qu’on se rend compte que l’hiver arrive à bon pas. Là-haut, il côtoie et sublime l’automne, nous laissant le plaisir de faire nos premiers pas dans la neige sous un ciel particulièrement clément. L’atmosphère fraîche de la matinée nous fait remonter nos chaussettes bien haut avant de commencer notre petite balade.
Nous sommes juste à côté du monastère des Dominicaines de Chalais. Celui-ci se dessine au bout d’une route le séparant du début de la balade. Il m’interpelle, il faudra aller y jeter un œil, garder un peu de temps pour s’en approcher.
Nous entamons tranquillement notre chemin, un peu glissant, sous une belle rangée d’arbres, en longeant ce qui doit être un grand pré enneigé. La brume a envahit la vallée, les montagnes avoisinantes se dessinent à peine à travers elle. Elle semble tout droit sortie des arbres, dont la mousse laisse échapper de jolie volutes de fumée matinale… intriguant.
Nous continuons notre chemin, la neige un peu gelée craquant sous nos pieds, observant les petits aménagements qui ont été installés. Quelques bancs pour observer la montagne, la vallée en toute quiétude, quelques panneaux, invitant à prendre le temps de toucher les arbres, d’écouter le calme. En somme, ce chemin appelle l’apaisement, à écouter la nature, il appelle à prendre son temps et à profiter pleinement de ce moment. Je me dis qu’il faudra d’ailleurs revenir, en été, au printemps, à l’automne qui ne côtoie pas encore l’hiver ! Le chemin, les arbres, les montagnes, tout doit y être si différent à ces autres époques de l’année !
Je me laisse donc tenter à toucher les écorces lisses, cannelées, fissurées… et même à caresser la neige pleine de petits pics, peut-être formés par le vent. C’est si doux, tellement agréable de retoucher de la neige après un an !
Le chemin n’est pas long jusqu’au belvédère, mais il y a tant de chose à voir avant d’y parvenir ! Les traces dans la neige, des petits locaux qui vadrouillent à travers la forêt, les feuilles jaunes, oranges et rouges qui malgré leur poids semble s’être enfoncées dans la neige. Mais l’on y arrive tout de même à ce belvédère ! On surplombe maintenant vraiment la vallée, si animée, contrastant tellement avec le calme et la solitude de Chalais. Des panneaux en relief nous indiquent le nom de tout ce qui nous entoure, l’occasion de réviser sa géographie isèroise.
Mise à jour été 2018 : Le sentier vers l’Aiguille de Chalais est fermé pour entretien de sécurité, aucune info sur la date de réouverture, je vous laisse ce lien pour vérifier si la boucle est ouverte.
C’est le moment maintenant d’engager la montée vers l’Aiguille de Chalais. Le chemin est étroit et sinueux, enneigé, mais pas très long. On s’enfonce dans la forêt, la neige tombe des branches d’arbres, c’est un des seuls bruits qui perce la quiétude hivernale. Gare à celui qui passe sous les arbres et qui, par mégarde, pourrait se retrouver avec de la neige froide qui lui serait tombée dans le cou !
Par endroit, on peut revoir la vallée, par d’autres il faut grimper, s’aider de ses mains sur les rochers glacés, et puis voilà encore quelques vues sur la montagne qui nous surplombe. Et finalement, le trajet s’arrête à l’Aiguille ! Le temps d’admirer la vue, de prendre quelques photos et nous voilà déjà en train de descendre. Le chemin est souvent l’intérêt de la randonnée, plus que l’arrivée.
Attention à ne pas glisser, on passe par un nouveau chemin, nouvelles vues donc, nouvel aperçu de la forêt, de ses arbres immenses et couverts de neige. Pour la fin de la balade, on rejoint cette grande allée bordée d’arbres. On marche donc en vue du monastère vers lequel on se dirige pour finir notre matinée. Dans ce grand pré couvert de neige, des traces de luges nous laissent imaginer l’amusement qu’on pu avoir des enfants quelques jours auparavant. Et c’est un bonhomme de neige qui garde les traces au bas de la descente. Mais maintenant tout semble en sommeil, pas un bruit en provenance du monastère. Seules des cloches se sont faites entendre un peu plus tôt dans la matinée.
Nous entrons dans la cours, j’aimerais voir l’intérieur de l’église. Un affiche nous indique que l’eucharistie a commencé à 11h30, en païens que nous sommes, nous ne savons pas combien de temps dure cette cérémonie et n’osons pas ouvrir la grande porte probablement grinçante, malgré l’invitation écrite à se joindre aux offices.
C’est donc reposés et heureux de notre matinée que nous retournons au tumulte de la vallée, quittant peu à peu l’hiver pour retrouver l’automne…