L’article est un peu en retard, mais voici notre première vraie vraie rando au Japon ! Bon, on en a choisi une facile, le Mont Takao, la randonnée préférée des Tokyoites. À seulement une heure de train de la capitale, elle offre sept chemins d’accès au sommet.
Tous ces petits parcours proposent des difficultés variables, des choses à voir différentes, et ne sont pas tous fréquentés autant les uns que les autres.
Nous décollons un peu avant 7h, heure de pointe, tout le monde va au travail. Mais le train se vide peu à peu, pour au final n’amener que quelques personnes en chaussures de randonnée, à la gare de Takaosanguchi, départ des différents parcours.
Nous avons choisi le “trail #6”, sur lequel nous ne croisons que quelques japonais sur la première moitié du parcours qui nous saluent d’un “konnichiwa” enjoué que nous leur retournons gaiement !
Le début du chemin manque un peu de “naturel”, il est bordé de lampadaire et parfois de grillage, et ce jusqu’au temple Iwayadaishi. Nous longeons un ruisseau, passons quelques petits ponts, marchons à l’abri de la forêt, tout ceci doit être particulièrement agréable en été !
Nous nous amusons également à essayer de décrypter les panneaux disposés tout au long du parcours et qui détaillent les espèces végétales et animales que l’on peut trouver sur le Mont Takao.
Nous avons le plaisir de voir le temps se découvrir à mesure que nous grimpons, et espérons avoir une belle vue dégagée une fois au sommet !
Une grosse partie du parcours se fait donc en bord de rivière et à l’abri des arbres. Un tronçon se fait même sur la rivière ! Des pierres et rondins ont été disposé pour permettre aux randonneurs de grimper “sur” l’eau.
Sur la fin du parcours, nous sommes rattrapés par une multitude de marcheurs pressés, habillés comme s’ils allaient au travail ! Nous nous demandons pourquoi ces japonais vont si vite et d’où ils viennent ! D’autant que la fin de l’ascension est ardue et pentue !
Mais le mystère s’éclaircit une fois arrivés au sommet. C’est un probablement un team-building, tout un groupe de collègues se fait prendre en photo là-haut.
L’intérêt de l’ascension du Mont Takao est clairement dans l’ascension elle-même plutôt qu’au sommet. Vous trouverez là-haut distributeurs, fontaines, wc, banc, boutiques et un visitor center ! Et il y a du monde !
Nous redescendons un peu sur le trail #5 qui fait le tour du sommet. Le chemin est donc plat et très joli. En hiver, ayez bien une petite veste à portée de main, il fait frais du côté ombragé du Mont.
Nous redescendons par le trail #4 qui offre un paysage plus sauvage, très tranquille. Ici, les arbres ont gardé leurs couleurs d’automne, nous avons droit à nos momiji en retard ! On y croise des racines, des sapins, un petit pont suspendu, mais pas grand monde, c’est parfait !
Le trail #4 ne descend pas jusqu’en bas, et nous avions décidé que nous remonterions sur le trail #1 pour aller voir le temple Yuki-ji.
Ce complexe est immense, pour y monter, on passe d’abord par un énorme torii puis par un long chemin bordé de lanternes. S’en suit un choix crucial, “Montée des femmes” ou “Montée des hommes” ? Ce choix n’est plus vraiment respecté, nous avons emprunté l’un à l’aller, l’autre au retour.
Le trail #1 est le chemin le plus facile pour monter au sommet et passe par de nombreuses attractions touristiques, c’est donc par là que la plupart des touristes et randonneurs passent. Nous déambulons, photographions, et je m’accorde un petit vœu en tapant sur des anneaux suspendus.
Je m’étonne toujours de remarquer comme la foule est toujours au même endroit dans les temples. Une petite photo ou une petite prière devant le batiment principal et hop c’est fini. Il suffit de s’éloigner un peu, d’aller jeter un œil aux petits autels tout autour, et il n’y a plus grand monde. Quelques japonais venus prier discrètement, plus sincèrement.
J’avais préparé des onigiri, nos nouveaux “sandwichs” japonais que nous mangeons au son de l’enka, musique que l’on a entendu chantée pendant le Setsubun. Un bouton sur un rocher permet en effet de jouer de la musique ! Et puis pendant notre repas, un japonais est venu discuter avec nous (discussion principalement à sens unique vu mon niveau encore médiocre !). Il tient à nous offrir, par pure gentillesse puisqu’il n’y a aucune raison particulière, deux origami, sûrement tout juste achetés, une grue et un “very cheap kimono” ! Il repart, seul, avec sa clochette de randonneur japonais accrochée au sac à dos. Nous sommes ravis, et ce ne sera pas la dernière fois que des locaux feront preuve à notre égard d’une gentillesse gratuite.
Avant de repartir, je vais tout de même m’offrir un goshuin, que le calligraphe trace et tamponne devant moi ! Je ne sais s’il est courtois de le regarder faire, mais je le fais tout de même par coup d’œil, c’est un travail fascinant et le résultat est magnifique !
Nous redescendons par le trail #1. Passé la gare haute du funiculaire, il est en réalité bien raide ! On est ravis de ne pas être passés par là à l’aller !
De retour à Takaosanguchi, nous faisons un tour par le musée “599”. Ce musée gratuit traite du Mont Takao (qui fait 599 mètres de hauteur) et c’est le musée le plus design que nous ayons vu. De belles vitrines présentent élégamment la flore du mont, ses insectes, sa vie. Un motion design très mignon en présente les chiffres clés, les chemins de rando et les 10 règles du randonneur. On vous recommande d’y faire un tour avant ou après votre ascension !
Il est ensuite temps pour nous de rentrer tout en sommeillant dans le train !