Roadtrip à l’Est d’Hokkaido – Partie 2

[Partie 2/2] Découvrez avec nous les paysages multiples du nord du Japon, entre terre et mer, volcans et forêts...

Nous avons passé deux mois d’été mémorables à Hokkaido où nous avons rencontré tant de personnes attachantes et visité tant de superbes endroits. Habitués des voyages en train et bus locaux, nous avons fait une exception pour visiter l’Est de l’île, en louant une voiture pour 5 jours…

Voir la première partie de ce roadtrip.

Jour 3 : Onsen Waterfall et l’Est du Japon

Kamuiwakkayu-no-taki

Comme hier, réveil à l’aube (4h45) ! Direction un lieu que j’avais absolument envie de voir et d’expérimenter : une cascade d’eau chaude 🙂 Par chance, nous sommes en fin juillet. La route qui y mène est fermée en août, l’accès s’y fait alors uniquement par autocar.

À cette heure-ci, aucune voiture sur le chemin, mais nous croisons de nombreux habitants :

Même pas peur !

À notre arrivée, plusieurs voitures sont déjà garées, cependant personne à la cascade ; le parking est également le départ d’une randonnée. Nous sortons de la voiture en maillot, une serviette à la main. En trempant un orteil dans l’eau, pas de mauvaise surprise, l’eau est effectivement chaude ! Nous montons un peu plus en marchant directement sur la roche ruisselante. Plus nous prenons de la hauteur, plus l’eau est chaude !

Le chemin est barré au bout de 140 mètres, il y a risque d’éboulement, l’accès au bassin principal de la source est donc interdit. Sécurité d’abord, nous profitons quand même du bassin secondaire, à une température très agréable, surtout à 6h du matin 🙂

Shiretoko National Park Nature Center

Une fois secs et apaisés, nous reprenons la route. Avant de quitter la péninsule Shiretoko, nous passons par un dernier joli point de vue, situé à environ 20 minutes de marche du parking.

 

Au retour, nous vous conseillons de vous arrêter au Centre du Parc national, où vous trouverez un paquet d’informations sur les ours qui sont légions dans le parc naturel. Une vidéo de 10 minutes montre comment les gardes-forestiers les capturent pour leur accrocher une puce GPS afin de suivre leurs mouvements. Et on peut vous dire que ça marche un ours, et pas qu’un peu ! Après quelques jours, l’ours ne bouge plus, alors les chercheurs partent en expédition au milieu de la montagne / forêt dense pour suivre ses traces. Ils arrivent dans une grotte où la puce GPS a été arraché. Une sacrée aventure 🙂

Notsuke peninsula

Aujourd’hui nous allons faire beaucoup de route, direction sud toute ! La côte que nous longeons ne propose pas vraiment de points de vue, nous filons au droit. Arrivés à la péninsule que nous avions repéré sur la carte, nous nous rendons compte qu’il s’agit en fait d’une étendue de sable / vase, qui n’est pas très attrayante visuellement.

Un observatoire s’y trouve, et permet aux passionnés d’animaux d’observer toutes sortes d’oiseaux marins aux jumelles mises à disposition gratuitement. Malheureusement, nous n’y étions probablement pas à une saison ou heure propice, et n’avons pas vu grand chose.

Pas grave, nous repartons, d’autres endroits magnifiques nous attendent 🙂

Nemuro, l’extrémité Est du Japon

Avant d’arriver à Nemuro, la ville la plus à l’Est du Japon, nous nous arrêtons sur une aire de repos pour observer le lac. Nous sommes seuls, soudain…

 

L’aire dispose également de jumelles pour observer la presqu’île sauvage de l’autre côté du lac. Nous y voyons quelques cerfs se balader.

Le temps se couvre, nous espérons que la pluie va nous épargner. À l’approche de l’extrémité du pays, un épais brouillard nous avale, la vue se limite à une dizaine de mètres seulement. Nous arrivons au cap, où un musée et un monument sont dédiés aux îles du nord.

Shima no Kakehashi est un monument appelant au retour des quatre îles du nord, prises sauvagement par la Russie après la seconde guerre mondiale.

Le musée gratuit est intéressant et présente avec objectivité tous les tenants et aboutissants de la prise de ces îles par les russes, ainsi que toutes les négociations “en cours” depuis plus de 60 ans pour trouver un accord dans la paix.

À une centaine de mètres se situe le phare du cap Nosappu, où une foule énorme se regroupe le premier jour de l’année pour voir le “premier” lever du soleil, en premier dans tout le Japon !

Pour le coup on l’aurait pas vu, le lever du soleil !

Hanasaki Lighthouse

Nous repartons en direction de notre parking pour la nuit, qui se trouve juste à côté d’un onsen (c’est bien fait hein ?). Ce soir on en profite 🙂 Sur le chemin, le brouillard se dissipe, il ne se trouvait en fait que sur le cap Nosappu. Avant d’arriver, nous nous arrêtons à un point de vue sur la route pour profiter du coucher de soleil, le phare Hanasaki.

Jour 4 : Entre falaises, fromages et montagnes

Notre quatrième jour est moins organisé, nous n’avons aucune idée de notre programme du jour. L’objectif est de revenir petit à petit à Asahikawa, mais nous ne trouvons que très peu de lieux touristiques sur notre itinéraire.

Nous commençons par longer la côte sud et nous arrêtons à chaque point de vue pour profiter de cette jolie matinée nuageuse.

Après un petit déjeuner bercé au son des vagues, nous nous dirigeons vers le Parc national de Kushiro Shitsugen.

Parc national de Kushiro Shitsugen

Contrairement aux précédents parcs nationaux que nous avons visité, celui-ci se compose en partie de grandes zones humides. Nous arrivons au bord du lac Toro où une base nautique s’est installée, ainsi qu’un petit musée gratuit sur la faune et la flore environnante. Malheureusement pour nous, ce dernier est en japonais uniquement, nous décidons de faire une petite balade balisée le long du lac et dans la forêt avoisinante.

Les brochures touristiques indiquent deux points de vues à quelques kilomètres, c’est parti ! Malheureusement, le premier est fermé à cause d’un éboulement… En avant pour le second, à seulement 5km.
La route se transforme en chemin caillouteux très poussiéreux, les 5km ne vont pas être si rapides que ça, on va éviter d’abimer la voiture de location ! Une fois arrivé, nous empruntons les escaliers de l’observatoire qui nous dévoile une vaste zone humide.

Il est midi, nous avons déjà visité tous les lieux que nous avons trouvé ce matin… Nous prenons la décision de traverser d’une traite la région jusqu’au village de Shintoku, qui borde la chaine de montagne au centre de l’île.
L’autoroute est gratuit (et limité à 80-90 km/h, soit la même vitesse à laquelle les Japonais roulent sur les routes nationales à Hokkaido), ma co-pilote s’endort paisiblement…

Quand soudain, panique dans l’habitacle ! Un péage !

Aucune issue possible, mon manque de connaissance de la langue de Bashō m’a privé de cette information certainement indiquée sur les panneaux. Après avoir créé un bouchon énorme en m’arrêtant devant la barrière, bien loin de la machine à ticket que je n’avais pas vu, je commence une manœuvre quand un employé m’interpelle et m’apporte un ticket poliment (sans me traiter d’idiot de touriste, même s’il devait le penser très fort). Un peu énervé par le manque d’infos en anglais sur l’autoroute, nous payons l’équivalent de 10 euros à la gentille dame du guichet de la sortie suivante.

Shintoku : Kyodo-gakusha

Nous arrivons à Shintoku, nous voulons absolument passer à la ferme Kyodo-gakusha. Petit retour en arrière : lorsque nous habitions à Kyoto, Camille m’a offert un set de fromage pour mon anniversaire importé d’Hokkaido. Contrairement à la totalité des fromages japonais, celui-ci était véritable et excellent 🙂

C’est justement le fromage de cette ferme qu’elle m’avait acheté, nous nous faisons un plaisir de leur rendre visite (et d’en ressortir avec quelques fromages à offrir… et manger).

À la sortie de la voiture, l’odeur nous indique que nous ne nous sommes pas trompé d’endroit, la ferme est très bien aménagée, avec un beau jardin, et emploie des personnes en situation de handicap. Bref, nous conseillons fortement d’y passer si le fromage vous manque 🙂

Le portail de Natsuzora

Un flyer interpelle Camille. Depuis quelques mois, elle regarde le “drama matinal” (Asadora), qui raconte l’histoire d’une jeune femme d’Hokkaido qui devient dessinatrice et animatrice de dessins animés à Tokyo. Le flyer indique que le “portail du domaine familial” de la série se trouve dans cette ville ! Ni une ni deux, nous nous y rendons.

Magnifique n’est-ce pas ?

Nous reprenons la route direction l’observatoire du Mont Tokachidake, où nous passerons la nuit. L’objectif est d’y dormir ce soir afin d’y faire une randonnée le lendemain à l’aube !

Jour 5: Randonnée au Mont Sandan et les champs de fleurs de Biei

Réveil sur le parking de la randonnée du mont Tokachi, cependant le temps couvert ainsi que le temps de la randonnée (7h) nous dirige plutôt vers un volcan voisin, le Mont Sandan.

“Nous reviendrons”, et nous l’avons fait !

Nous décidons de ne pas publier cette randonnée dans un autre article, et vous allez vite comprendre pourquoi ! Le parking se situe au camping Hakuginsomae et Onsen Fukiage. Dès le départ, le chemin n’est pas très entretenu, mais nous tenons bon, “p’t’être qu’après c’est mieux ?”…

Les arbustes et les hautes herbes nous chatouillent les bras, la boue recouvre nos pantalons… Enfin, le paysage se dévoile.

 

Les nuages s’amassent de plus en plus sur la montagne, nous ne voyons plus le sommet, “p’t’être qu’on va passer au dessus des nuages ?”…

Les nuages nous engloutissent, et une vingtaine de minutes plus tard, nous arrivons au sommet. Une odeur de soufre se fait sentir, la vue sur le Mont Tokachi et ses fumerolles doit être magnifique.

“P’t’être que le nuage va s’en aller ? On va attendre 30 minutes !”

Après 30 minutes, les nuages sont toujours là, on se contentera de se prendre en photo avec le panneau du sommet, comme les Japonais aiment bien faire 😉

 

À notre retour en bas, un bon onsen nous attend pour nous réconforter (et pour nous laver après cette randonnée humide). Celui-ci propose d’ailleurs une partie “piscine mixte” (avec maillot de bain).

Le reste de cet article ne s’est pas vraiment déroulé pendant notre roadtrip, mais pendant notre WWOOFing précédent dans la ville de Biei. Nous leur avons rendu visite par surprise ce jour là, c’est pourquoi je remplace le récit de cet après-midi par les lieux touristiques proches que nous avons visité avec eux.

Blue Pond

Sur la route entre le Mont Tokachi et la ville de Biei se trouve un lieu touristique majeur de la région, l’étang bleu. En s’approchant, un premier point de vue sur une cascade nous interpelle, l’eau est réellement bleue !

Un peu plus loin, les parkings du Blue Pond se situent au milieu de la forêt. Le lieu est extrêmement fréquenté pendant la journée, nous vous conseillons de faire comme nous et d’y aller en fin d’après-midi. Ici encore, surprise totale, même sans soleil, l’eau est d’un bleu éclatant.

Nous cherchons des explications sur internet : Lors de l’éruption du mont Tokachi, les japonais construisirent des digues anti-coulée de boue. Le blue pond est en fait un étang artificiel produit à cause d’une de ces digues. Et pourquoi le bleu ? L’eau provient en fait des sources du Mont Tokachi, qui contiennent de l’aluminium. Cet aluminium, une fois dans l’eau, réfléchit la lumière bleu et donne cette couleur à l’étang. Des sulfures ont également blanchi les pierres au fond de l’eau. Les arbres morts à moitié submergés donnent un aspect assez “mortel” à l’étendue d’eau, mais lui rajoute une certaine beauté.

Biei, les collines vertes et les champs de fleurs

Biei, c’est un de ces villages japonais qui a su se redynamiser grâce au tourisme. Les principales “attractions” de Biei sont ses champs de fleurs multicolores, à but uniquement touristique.

Vue depuis notre WWOOFing

Se promener dans la campagne à vélo nous offre également de jolis paysages verts et jaunes, les collines en premiers plan, les montagnes en arrière-plan.

 

La journée se termine, nous rendons les clés de notre véhicule à Asahikawa, heureux d’avoir découvert tous ces magnifiques paysages en 5 jours.

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